Les Chères-Chasselay (Rhône). - Tata Sénégalais. - Vue...

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localisation Bibliothèque municipale de Lyon / DLCP69380 004 00026
technique 1 impression photomécanique (carte postale) : noir et blanc ; 9 x 14 cm
description Inscription(s) au verso : "X. Goutagny, édit., 36, rue Victor-Hugo, Lyon".
historique En Afrique occidentale, Tata signifie enceinte de terre sacrée où l'on inhume les guerriers morts au combat. Ici, au Tata de Chasselay, reposent les corps de 188 tirailleurs sénégalais tombés au cours du premier combat de juin 1940 dans notre région. Ce cimetière est devenu national après la libération. Il est de forme rectangulaire entouré de murs de 2,80 m surmontés à chaque angle et au-dessus de l'entrée d'une pyramide quadrangulaire empennée de pieux. Le portail monumental à claire-voie porte les huit insignes fétichistes africains. Toute la maçonnerie et les pierres tombales sont peintes en rouge. L'ensemble architectural est d'inspiration soudanaise. La réalisation de cet ouvrage unique en France est due à Jean Marchiani qui en 1940 était secrétaire général de l'Office départemental des mutilés de guerre et anciens combattants et victimes de guerre. Dès qu'il eut connaissance des événements des 19 et 20 juin, Marchiani prit la décision de rassembler les corps des soldats morts au cours des combats de Chasselay et des environs, dispersés dans la nature, provisoirement inhumés dans des cimetières communaux pour certains, mais bien souvent dans de simples fosses en pleine campagne. Après un recensement dans toutes les communes concernées, il acheta un terrain correspondant aux besoins à proximité du lieu où ont été fusillés par l'ennemi 50 tirailleurs sénégalais, appelé "vide-sac". Il faut noter que les pouvoirs publics de l'époque restèrent indifférents sinon hostiles à ce projet. Par contre, il fut soutenu par le général Doyen, ancien commandant de l'armée des Alpes ainsi que par le général Frère et Calendou Diouf, député du Sénégal. Patiemment, obstinément, Marchiani poursuit son oeuvre, payant de sa personne et souvent de ses deniers, il poursuit son but : faire de ce cimetière un haut-lieu de pèlerinage où Blancs et Noirs allaient pouvoir se recueillir. Petit à petit, le Tata sénégalais grâce à des aides diverses, subventions, souscriptions, dons, prit forme. Un apport symbolique de terre d'Afrique vint compléter cette réalisation. L'inauguration eut lieu en pleine guerre, le 8 novembre 1942, date tragique, puisque le lendemain la France allait être occupée et cette fois, dans sa totalité. Dès la Libération, le 24 septembre 1944, un nouvel hommage était rendu aux morts de Chasselay par Yves Farge, commissaire de la République, sous la présidence du général Doyen, en présence d'un régiment de Sénégalais. Depuis le Tata a reçu d'innombrables visiteurs et hautes personnalités africaines et françaises. Désormais, il devint une terre africaine, créant ainsi un lien indissoluble entre Noirs et Blancs unis par une longue histoire commune ainsi que par la francophonie. Jean Marchiani étant propriétaire et conservateur de cette nécropole qu'il a pieusement entretenue, en fit don à l'Etat après la Libération.
note à l'exemplaire Impr. Lyon DL.
note bibliographique Tata sénégalais de Chasselay : les combats de Chasselay-Montluzin et dans l'ouest lyonnais les 19 et 20 juin 1940 / Jean Poncet, ca.1990 [CHRD, HR313 PON].

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